Vendredi 15 h, mail du refuge Gniffetti nous avertissant qu'il a beaucoup neigé avec beaucoup de vent nous déconseillant de venir...

Vite trouver un plan B... nous prenons les dernières places à Adèle Planchard dans les Ecrins pour monter à la Grande Ruine le lendemain. La météo est prévue moins belle que chez nous dans les Alpes du nord mais dimanche ça devrait aller.

L'inconnue, c'est la quantité de portage depuis le parking. Le Pas d'Anna Falque est déneigé on part donc pour un portage assez important (mais on sait de toute manière que la montée à Adèle est une grosse bavante, 1500 m avec pas mal de plat et la grosse montée pour le final).

Mais l'ambiance est bonne ! On passe sous le glacier de l'Homme qui garde quelques langues de neige pour ceux qui finissent le Tour de la Meije. Nous arrivons au replat 300 m plus haut et nous pouvons enfin chausser les skis, (avec quelques déchaussages ensuite) pour remonter ce plateau magnifique sous le refuge de l'Alpe du Villar d'Arene, le plan de Valfourche.

Le torrent fait de très beaux méandres au milieu de la neige. Le ciel se couvre quand le vallon se scinde en deux et s'enfonce plus précisément sous les pentes N impressionnantes de Roche Faurio. Heureusement que le soleil se cache car nous aurions bien cuits sous ses rayons !

Au bout de quelques heures, enfin la "grosse" montée. Et oui il ne reste "plus" que 600 m à faire au bout de presque 5 h de montée...

la neige commence à bien coller et les jambes à fatiguer. Un couloir à monter avec des conversions bien rapporchées. Certain(e)s ont trouvé d'autres techniques pour monter un peu moins déclicates !

Encore une moraine, un coup de c** et enfin le refuge apparait, mais il faut encore bien 30 mn d'efforts pour y arriver. Les filles sont devant, bravo ! Nous apprécions toutes et tous d'être enfin arrivés après 6 h 30 d'efforts.

Au repas le moment tant attendu est celui du bulletin météo qui est plutôt optimiste avec de belles éclaircies au matin avant de se couvrir et des risques d'orage dans l'après midi. Nous sommes confiants ! D'autant plus que c'est grasse mat' le dimanche, réveil à 6 h ! Il faut dire que le sommet de la Grande Ruine n'est quà 600 m au dessus de nous !

Le lendemain, 6 h, ouverture du volet et là, c'est le drame. Le vent qui a soufflé dans la nuit peine à se calmer et pas une once de soleil, mais rien que du brouillard et même des flocons; Le moral des troupes est en berne. Bon an mal an nous décidons quand même d'aller voir dehors ce qu'il se passe. Beaucoup de skieurs hésitent à traverser sur le Promontoire étant donné la météo...

Nous montons et le brouillard semble se dissiper un peu, remonter. Nous franchissons la bosse en bénéficiant d'une très bonne trace. Mais le brouillard revient et la trace s'arrete. GPS, carto, nous sommes proches du couloir de montée mais dans ces conditions impossible d'y monter. Nous montons un peu plus haut sur le glacier pour atteindre la Brèche située entre les deux sommets de la Grande Ruine, la Pointe Brevoort et le Pic MAitre et décidons de stopper là. 

Quelques minutes plus tard une belle éclaricie fugitive nous gratiife d'une belle vue sur la grande Ruine et son couloir, bien trop chargé pour être envisagé. Nous préférons bénéficier de quelques éclairices à la descente !

La neige n'est pas fameuse sur le haut mais nous arrivons à faire quelques beaux virages sous le glacier !

Stef et Anthony retournent au refuge, le lendemain ils continuent sur le Tour de la Meije, le reste du groupe descend dans une neige qui, n'ayant pas regelée est bien mauvaise !

Ensuite du plat qui descend, puis du plat qui reste plat ! Nous remettons les peaux jusqu'au point où nous déchaussons pour finir par le même portage qu'à la montée. Au final cela aura été moins pénible que prévu.

Fiers en bas d'avoir découvert un autre coin, un peu déçus par la météo (chut, il ne faut pas dire que chez nous il a fait grand soleil...) mais une excellente ambiance de groupe ! On essaiera de retourner au Mont Rose l'an prochain !

photos Sophe, Marie-Pierre et Anthony