Ce samedi 4 mars était prévue une belle traversée au dessus de Chamonix, celle de la Flégère au hameau du buet, en passant par le col du Belvédère. Une course nécessitant un rappel depuis le col et quelques virages en pente déjà soutenue pour gagner le vallon de Bérard.

Les appels à la vigilence du PGHM et de l'OHM concernant les conditions de neige soufflée et dure nous ont fait raviver les neurones pour trouver un plan B. L'idée était de faire quand même du ski alpinisme mais en concentrant les difficultés sur la montée et non pas sur la descente pour éviter tout risque de dévissage.

Nous partons donc sous le stratus de la vallée de l'Arve pour une belle et grosse boucle sauvage, toujours vers Chamonix, mais un peu plus loin, sur le secteur Vallorcine Emosson. Nous quittons le stratus au col des Montets pour avoir uen vue magnifque sur notre terrain de jeu du jour en plein soleil !

Acte 1 : la montée à la brèche des Perrons

Une chose est sûre, nous devons porter les skis à la montée. Une chose est moins sûre, c'est la durée du portage. Pour monter aux chalets de la Loriaz, deux options, une courte par le sentier d'été mais sans enneigement, il est probable que nous devions porter sur 700 m de dénivelée. L'option plus longue passe par la piste forestière empruntée normalement à la descente des chalets, et qui s'avère une bonne pioche. Un portage de seulement 30 mn et une piste somme toute bien enneigée malgré quelques rares et courts déchaussages.

 

A partir de la Loriaz, la neige est bien là, le massif du Mont Blanc est derrière nous somptueux et tout ça s'engage plutôt très bien !

Nous quittons les chalets pour nous engager dans la combe à l'Ours, une combe sauvage cachée derirère le Charmoz. La combe est déserte, le ciel bleu de bleu, c'est splendide. En arrivant dans la combe, nous ne voyons que lui : le couloir que nous devons remonter ! Une belle ligne !

Quelques conversions plus tard nous voilà dans le couloir, prêts à en découdre ! Nous mettons les skis sur le sac et chaussons les crampons  et attaquons sa remontée. Pas toujours dré dans le pentu, cela fait travailler la marche en 10 pointes ! 

 

Parfois c'est bien raide et nous devons avancer droit dans la pente. Les conditions sont parfaites, la neige en surface est suffisamment revenue pour que cela ne soit pas trop dur mais le fond est dur pour bien ancrer les pointes. Les Sophie's se relaient à la trace, pour un final plus raide et une belle sortie du couloir sur un col plutôt banal de l'autre côté !

Il est midi 20, l'heure parfaite pour la pause pique nique, avant d'entamer le reste de la journée !

Acte 2 : Descente et montée au col Corbeau

A défaut de "neige dure et cartonnée" nous trouvons une excellente poudreuse dans la combe des Perrons, c'en est indécent ! Nous faisons de bien agréables virages aavnt d'arriver au sortir des gorges de la Veudale, plus fréquentée fin mai début juin quand la route du barrage d'Emosson est juste ouverte et que c'est un des derniers endroits accessibles pour skier encore !

Pfiou, se remettre en position montée n'est pas facile, et cette petite remontée nous casse bien les pattes. Après la pente finale de la combe, vient le plateau sous la pointe de la Terrasse et ses magnifiques vues sur le Cheval Blanc, le lac du Vieil Emosson et toutes les crêtes de la Finive. Extra ! Nous arrivons au Col Corbeau pour une seconde pause avant d'entamer la grosse descente de la journée. Le Buet est juste devant nous, impressionnant. Bientôt nous allons plonger vers l'inconnu...

Acte 3 : descente du Vallon de Tré les Eaux

Le vallon de Tré les Eaux est bien connu pour être un endroit sublime en randonnée pédestre mais pas si évident à ski de rando pour la bonne et simple raison qu'il peut parfois être infranchissable... En effet il se termine par une gorge étroite et profonde qui ne passe pas à pied. heureusement il y a un échapattoire qui est celui du sentier d'été -mais qui doit être dégagé, ce qui est le cas d'après les informations sur les conditions. Avant d'atteindre la gorge, nous quittons le col des Corbeaux par un goulet encore ensoleillé. Deux équipes se forment : les amis de la poudreuse, en prenant le goulet rive gauche et les déjà printaniers avides de moquette en prenant le goulet rive droite. Franchement l'option "printemps" fut un pur régal ! Des contrepentes en neige décaillée à souhait, le goulet ludique, une pure merveille.

A la fin du goulet, nous plongeons vraiment dans le vallon de Tré les Eaux, sous des faces toutes plus austères les unes que les autres. L'ombre nous rejoint rapidement, après un premier passage technique.

Nous nous laissons glisser sur la neige regelée avant de venir buter sur la gorge proprement dite.Effectivement on voit mal comment on pourrait s'engager dedans. L'échapattoire est sur notre gauche, moyennant une petite remontée de 100 m skis sur le sac pour retrouver le sentier d'été. Nous arrivons à la fameuse chaine salvatrice qui permet de descendre un dalle. Un moment ludique ;-)

 

Acte 4 : Retour à Vallorcine

Notre aventure n'était pas encore finie au bas de la chaine car il fallait encore rentrer au parking... cela semble rechausser les skis, mais nous nous heurtons à la foret et on se rend compte que ca sera plus facile à pied. Certains gardent les skis, qui donc arrivera le premier ? Finalement sur un replat, nous rechaussons quasiment tous (allez c'est reparti pour une manip' !).

Le groupe se sépare et encore nous aurons deux options de descente : soit rejoindre la piste de départ et quitter définitivement les skis, soit passer par "sur le rocher" et espérer dans cette orientation à l'abri du soleil encore un peu de neige. Pour la seconde option, ce sera du ski bien technique en foret mais avec quelques bonnes rigolades ! Passer les skis sur les troncs d'arbre nous sommes devenus des pros. Après un déchaussage pour 10 minutes de portage pour arriver au village nous arrivons en même temps que le premier groupe. Et grâce à une ultime pente de neige au dessus du parking on pourra dire que nous sommes arrivés "skis aux pieds au parking" c'est pas beau ça ?!

Acte 5 : La récupération

On vous avoue que rarement la bière de fin de journée n'a été aussi appréciée ! D'autant plus que le gérant du bar nous offre la pizza !! Il faut dire qu'avec les remontées pas prévues, une trace enregistrée nous a en fin de compte donné une dénivelée de 1700 m pour 18 km, oups...

merci merci à tous les participants pour leur bonne humeur et celle superbe journée partagée !