Ça commence par un we au Grand st Bernard... qui se passe aux Arcs ! Enfin non, finalement à La Rosière et à Ste Foy. Bref, là où le flair de Stéphane nous mène pour trouver de quoi dérouiller nos spatules trop impatientes et dépoussiérer nos maigres connaissances en matière de sécurité... avec le fol espoir de conditions météorologiques optimales pour ce WE très perturbé.
Bonne pioche, ce fut au-delà de nos espérances côté météo et un planning aux petits oignons pour nos organisateurs !
Et qu'on ne se plaignent pas pour le jour blanc qu'on aurait pu éviter en descente, on n'avait qu'à pas vouloir faire de la rallonge jusqu'au Fort alors qu'on était largement prévenus.
Pardon Jérémy pour notre entêtement, on aurait dû suivre ton instinct, ce qui t'aurait évité de douloureux déboires...
1,5km de Bourg St Maurice, boarf, ça va! Oui mais quand c'est à vol d'oiseau approximatif, bah ça fait beaucoup en virages re-re-re-virages et tours au compteur avant de rencontrer enfin le mignon petit hameau perché de 30 âmes.
Notre Xavier national aux milles talents excelle aux commandes du caf-bus chargé à bloc : virages serrés neige pente raide routes et ruelles très étroites... même pas peur !
Épreuve suivante, c'est tous trempés, bien refroidis et chargés de tous notre barda respectif et collectif, qu'on se contorsionne pour passer la porte de Minimoys et se caser à 13 dans un 15m2 entre la table et le frigo... Stéphane, à l'esprit affûté et peu impressionné par le comique de la situation, dispatche vite fait 9 petites sardines transies sur les deux étages supérieurs et récupère les 3 dernières pour redescendre à Bourg st Maurice, découvrir le concept du lit superposé gain de place à 3 étages pour un 2m sous plafond...
On prend possession des lieux à notre manière très personnelle en détournant les objets du décor et chaque recoin disponible en séchoirs improvisés. Très vite tout s'organise à merveille malgré le peu de place et la découverte entre parfaits inconnus que nous étions.
Après la douche tant rêvée, quelques cookies maison délicieux et une tasse chaude à la main à refaire le monde, le boss nous rejoint et commencent les choses sérieuses annoncées au planning. Va-t-on être interrogé sur la doc de 15 pages à lire impérativement avant le we? Va-t-on être pénalisé de ne pas avoir amené un ordinateur comme spécifié pour bosser sur la carto et j'en passe ? Le stress monte, nous n'avons même pas révisé dans le bus, aïe. Ça commence dur et studieux sur la lecture du BERA...
Quand, après 10 minutes, toquent à la porte deux pompiers (père et fils!), qui se déplient, gigantesques, dans notre 2m sous plafond entre les poutres! Rappelez-vous aussi de la porte d'entrée de 1m20 de haut...
Illico nos deux perturbateurs se retrouvent avec une bonne rincée de verveine maison à la main et accablés de questions. Maigre vente pour eux, mais moment aussi improbable que sympathique. On n'arrive pas vraiment à savoir s'ils aimeraient s'inviter à la soirée événement du hameau dont la démographie a explosé d'un coup, ou s'ils se demandent comment fuir cette bande étrange en plein rituel bizarre, entassés autour d'une bouteille de chartreuse à fixer nos téléphones le regard vide la bave en coin et Stéphane en prophète Yoda "bible BERA tu liras, lumière se fera !". Pauvre Stéphane coupé dans son espoir de nous inculquer un peu de son savoir et désespéré de notre manque de concentration. Le voilà lancé sans transition sur une création artistique... de bouteille de chartreuse affublée d'une animation et musique Harry Potter. Euh... on a définitivement perdu Stéphane là... En vrai on était au top de notre concentration et on est resté sur notre faim de savoir, l'ordinateur en bandoulière.
Pendant tout ce temps, Arnaud gère à lui seul la cuisson, Nathalie d'une efficacité redoutable nous concocte une délicieuse salade de fruits express, et Jérémy défoule sa haine des talus de glace sur la découpe en chiquettes de ce gros morceau de beaufort local très appétissant.
La soupe et les pâtes bien que cuisinées avec tout l'amour d'un vrai pro italien (ou presque), nous rappellent de bons souvenirs de cantine du collège. Arnaud-Arthur notre dévoué chef cuistot déclenche une hilarité collective après une remarque très diplomate sur le déplaisant croquant au goût bizarre de graines de cardamome cachées dans la charlotte.
La neige tombe encore à une heure tardive, et en route vers leur cocon au cœur de Bourg st Maurice, Stéphane et ses colocs de l'extrême croisent la route d'une quinzaine de biches qui gambadent joyeusement dans leurs phares.
A défaut de compter les moutons voilà un beau prélude à leur douce nuit superposée.
Lever 7h30 sous un paysage immaculé. 10-15cm de fraîche ici, ça promet d'être trop bon là haut.
8h30 tout le monde dans le camion, logement évacué rangé nettoyé.
On est vraiment une équipe de choc, nous, les 9 sardines du Bourg d'en haut !
Montée à Ste Foy sans Jérémy, snif. Stéphane s'amuse à nous inventer des situations déstabilisantes au fil de la journée. Ça nous oblige à activer nos neurones sans suivre comme des brebis nos dévoués encadrants.
L'exercice de création d'abris de fortune est particulièrement formateur et donne des "trucs-choses" plus ou moins aboutis mais très peu engageants pour un bivouac improvisé sous tempête de neige.
Le bilan n'est pas probant pour tous sur notre efficacité, mais nous aura appris beaucoup sur le besoin de communiquer, de réfléchir et d'agir vite.
Les erreurs sont formatrices et nous seront fortement utiles le jour où une tuile se produira.
Une fois encore Xavier notre mac giver officiel secoure les naufragés de la fixation défaillante...
Et oui, un tire-bouchon peut être utile aussi pour déloger la glace des endroits inaccessibles, mais l'efficacité n'est franchement pas optimale.
Philippe, la force tranquille, dégaine sa trousse à outils miniature et sauve la mise d'une fixation récalcitrante.
Dans la série bobos et tracas, 3e paire de chaussures de ski qui lâche pour Xavier en 5 sorties? Quelle est cette malédiction ? On serait tous par terre ou à finir tant bien que mal en chasse neige pour moins que ça, mais lui continu à godiller comme si de rien n'était (môssieur ne sait pas skier qu'il disait, bah oui on voit ça !).
Et pour finir ce we "remise en route, formation et bonne ambiance", nous retrouvons Jérémy au Tonneau (sans mauvais jeu de mot sur sa chute) autour du verre de clôture de ce très chouette weekend de partage. Puis l'heure du retour sonne pour une longue route les paupières lourdes de fatigue et la tête pleine de paysages tous blancs.
Un immense merci à Stéphane Jérémy et Xavier nos formidables organisateurs qui ont donné de leur personne pour notre plus grand bonheur.
Merci pour votre bienveillance, votre pédagogie, votre dévouement et votre gentillesse. C'est rare et précieux !
Merci à Philippe, Romain et Camille, Bartolomé, Rachel, Tiphaine, Nathalie, Julia, Arnaud pour votre joyeuse compagnie et votre contribution à rendre ce WE très réussi !
On espère tous que tu te remettras très vite Jérémy !
HélèneL
